Les élèves de 3ème, dont l’essentiel du programme en français se concentre sur l’argumentation et l’écriture engagée, ont étudié en classe un poème engagé et implicite: celui du pasteur Niemöller:
Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit, Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.
Les élèves ont reçu pour consigne d’écrire, à leur façon, un poème engagé qui dénoncerait les atteintes aux libertés fondamentales et l’absence de réaction.Ils devaient ensuite expliquer leur poème. Certains élèves ont fourni un très beau travail…
Déforestation- Amazonie
TRAVAIL DE Corentin:
Lorsqu’ils ont bombardé la Syrie,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas Syrien.
Lorsqu’ils ont pillé l’Afrique,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas Africain.
Lorsqu’ils ont privatisé l’eau,
Je n’ai rien dit, ma piscine était remplie.
Lorsqu’ils ont augmenté les prix des carburants,
Je n’ai rien dit, je n’avais pas de voiture.
Lorsqu’ils ont surexploité le forêt d’Amazonie,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas Amazonien.
Lorsqu’ils ont mis en place le pistage par téléphone,
Je n’ai rien dit, je n’avais pas de téléphone.
Lorsque le pouvoir d’achat a diminué en Grèce,
Je n’ai rien dit, j’avais toujours de l’argent de poche.
Mais lorsque la fin du monde est arrivée,
Personne n’a rien dit, car n’y avait plus personne.
« J’ai choisi d’écrire ce poème car je me sens concerné par les problèmes de détérioration de la planète et des conditions de vie de l’humain. Et je souhaiterais que chacun se sente plus sensibilisé et ait envie d’agir. »
TRAVAIL DE Benjamin D.
Lorsqu’ils se sont moqués de lui,
Je n’ai rien dit, on ne se moque jamais de moi.
Lorsqu’ils l’ont insulté près de moi,
Je n’ai rien dit, on ne m’insulte jamais.
Lorsqu’ils ont volé ses affaires,
Je n’ai rien dit, on ne me vole jamais rien.
Lorsqu’ils ont cassé ses lunettes,
Je n’ai rien dit, je n’ai jamais eu de lunettes.
Lorsqu’ils l’ont frappé pour la première fois,
Je n’ai rien dit, on ne me frappe jamais.
Lorsqu’ils l’ont envoyé à l’infirmerie,
Je n’ai rien dit, j’en ai plutôt ri.
Lorsqu’ils l’ont envoyé aux urgences,
Je n’ai rien dit, faisant croire à mon absence.
Puis, ils s’en sont pris à moi,
Et personne n’a bougé le petit doigt…
« J’ai décidé de traiter la persécution des enfants à l’école car c’est un sujet qui me révolte. Des personnes sans défense se font agresser physiquement et moralement sans que personne ne fasse rien pour les aider. J’ai voulu montrer que si l’on n’apporte pas son aide aux personnes qui souffrent, cela peut finir par nous arriver, et dans ce cas, il n’y aura personne pour nous aider »
TRAVAIL DE Sophia:
Le jour où ils ont dit que les Portugais étaient tous poilus,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas portugaise.
Le jour où ils ont dit que les Belges étaient tous idiots,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas belge.
Le jour où ils ont dit que les Américains étaient tous obèses,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas américaine.
Le jour où ils ont dit que les Russes étaient tous alcooliques,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas russe.
Le jour où ils ont dit que les Juifs aimaient tous l’argent,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas juive.
Le jour où ils ont dit que les Africains étaient tous pauvres,
Je n’ai pas protesté; je n’étais pas africaine.
Mais le jour où ils ont dit que l’Asie se résumait à la Chine,
Il n’y avait personne pour protester avec moi.
» J’ai choisi le thème des préjugés raciaux parce que les gens ont souvent l’habitude de définir une personne et son caractère d’après ses origines. Quand on parle d’un Belge, on s’imagine un homme pas très futé. Tout comme lorsque l’on parle d’un asiatique, on s’imagine un petit homme aux yeux bridés, en vêtement de soie. Or l’Asie, c’est aussi L’Inde, les Philippines, le Népal, ou encore l’Indonésie dont je suis originaire et où je suis née, d’où la chute du poème. «